La fiction
Mais si les événements ou les personnages sont imaginaires, ils ne doivent pas pour autant être irréels : pour qu'une fiction fonctionne, il semble nécessaire que le récipiendaire de la fiction puisse adhérer à ce qui est décrit. Des événements absurdes, des personnages incohérents sont autant de choses qui coupent le lecteur ou le spectateur du récit.
La fiction doit donc créer une impression de réel : l'individu à qui la fiction s'adresse doit pouvoir croire, pendant un temps limité, que ces faits sont possibles.
Cette suspension de l'incrédulité est la plus évidente dans le cas de fictions dépourvues d'éléments fantastiques, comme le roman policier, ou le roman historique. Les événements qui y sont relatés, malgré ou grâce à leur esthétisation, peuvent arriver à quelqu'un. Dans le cadre de la science-fiction, ils doivent représenter un futur plus ou moins plausible. Les avancées technologiques de l'humanité ne sont pas nécessairement à l'origine de ce genre de travaux, mais en représentent souvent le cadre.
Le cas du fantastique est encore différent. H.P. Lovecraft ou Stephen King décrivent souvent des individus au quotidien banal dont la vie dérape plus ou moins soudainement, l'œuvre décrivant alors la manière avec laquelle ces personnages tentent de réagir (souvent assez mal) à ces situations auxquelles rien ne les a préparés. La suspension de l'incrédulité est plus forte ici que dans les romans plus classiques, ce qui explique probablement pourquoi cette littérature est souvent considérée comme un genre mineur. Comme pour la série X-Files, ces récits reposent sur la question : « et si c'était vrai ? »