La fiducie
Les biens soumis à la fiducie constituent en général une masse séparée au sein du patrimoine du fiduciaire, qui jouit d'une certaine autonomie. ette compartimentation du patrimoine est développée dans d'autres articles, au fil de ses effets. Ainsi de l'article 2024 du Code civil, qui signale que « l'ouverture d'une procédure de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire au profit du fiduciaire n'affecte pas le patrimoine fiduciaire ». Celui-ci est donc à l'abri des créanciers du constituant, sauf « droit de suite attaché à une sûreté publiée antérieurement », ou « fraude aux droits des créanciers du constituant », ce qui laisse transparaître la possibilité d'une action paulienne (art. 2025, C. civ.). Du reste, si le patrimoine fiduciaire se trouvait incapable de régler ses dettes, c'est le patrimoine du constituant qui devrait en répondre - sauf stipulation expresse chargeant le fiduciaire de ce passif. il s'agissait d'imaginer les moyens juridiques de protéger le patrimoine personnel des entrepreneurs individuels contre les effets dévastateurs de la théorie française de l' unité du patrimoine.
La fiducie se distingue notamment de son équivalent anglo-saxon, le trust(8), qui relève du statut des biens et non des obligations, et opère une dissociation de la propriété entre legal ownership et equitable ownership, différente des démembrements que nous connaissons. Cette opposition est liée à la distinction entre