La fille aux yeux d'or
Où cette appétit pourra-t-il être le mieux assouvi ? Dans les grandes villes, là où le grouillement de la chair ne font qu’un avec les trafics de l’argent, dans cet enfer qu’est Paris
II. Paris, un enfer
a. un lieu infernal
Paris devient, sous la plume de Balzac, un lieu infernal, assimilé à l’Enfer.
En effet, ses habitants apparaissent comme des êtres fauchés par la mort, notamment avec la personnification topique de la mort qui « fauche plus souvent qu’ailleurs » (ligne 5)
Tout un champ lexical de la mort apparaît dans le texte, s’apparentant aux vivants : « physionomie cadavéreuse » à la ligne 13 ou « peuple exhumé » à la ligne 15.
D’ailleurs, cet Enfer apparaît sous une métaphore filée, et plus particulièrement, à la fin du texte : anaphore en tout ( de nouveau la généralité vue au-dessus), avec accumulation et hyperbole. Sorte de gradation.
Les sonorités qu’emploient Balzac accentue encore cette impression infernale : f.v.b.s bruit du feu. « tout fume, tout brûle, tout brille, tout bouillonne, tout flambe, s’évapore, s’éteint, se rallume, étincelle, pétille, et se consume. »
b. un lieu fantastique
Ce lieu qu’est Paris est rendu fantastique.
Paris est alors peuplé de monstres « déformés » (l.18). Ils sont « haletants » ( ligne 11).
L’ensemble du texte donne une impression de surnaturel.
Tous ces éléments sont utilisés par Balzac pour caractériser son écriture. En effet, cet incipit apparaît comme une représentation dramatique.
III. Un modèle de l’écriture balzacienne
a. représentation dramatique
Balzac informe le lecteur par une mise en scène. Ce texte apparaît donc comme un spectacle : seule l’apparence compte.
Utilisation du mot « masque », récurrent dans le texte.
Utilisation aussi du maquillage, l.14 « caducité fardée qui veut paraître jeune ».
Utilisation du champ lexical de la vue ligne 2 « peuple horrible à voir » et ligne 15 « en voyant ce peuple… »
Balzac présente donc Paris