la finance islamique
Vol.4, No.1, Janvier 2010
ANALYSE COMPARATIVE ENTRE LA FINANCE ISLAMIQUE ET
LE CAPITAL-RISQUE
MOHAMED ALI CHATTI*
Nous essayerons dans le présent article de faire une comparaison entre la finance islamique (notamment ses modes de financement participatifs) et le capital-risque (technique de financement très répandue en occident et connue aux
Etats-Unis sous le nom de "Venture Capital").
Cette étude suppose que ces deux techniques de financement sont très proches, à quelques différences près, et qu'un rapprochement entre les deux est tout à fait possible et réalisable, à condition de prendre en compte les particularités de l'industrie de la finance islamique. On estime que ce rapprochement permettrait aux modes de financement Moudaraba et Moucharaka de se développer, notamment dans les pays européens où les citoyens musulmans, en particulier, sont en attente de produits conformes à la Charia.
I. INTRODUCTION
Les études consacrées à la finance islamique se sont multipliées ces dernières années au même rythme que l'évolution de cette finance dans le paysage financier mondial. Certes, nous trouvons plusieurs essais qui comparent les banques islamiques aux banques dites "conventionnelles" de manière générale (aspect juridique, fonctionnement, etc.). Cependant, rares sont les travaux qui dressent le parallèle entre les techniques utilisées par les institutions financières islamiques et celles employées par les institutions financières conventionnelles (banques, fonds communs de placement, etc.).
Ce manque d'apports théoriques concernant les techniques financières conformes à la Charia peut être expliqué par plusieurs facteurs : les diverses interdictions qui frappent la finance islamique, le flou qui entoure ces techniques
(manque d’informations sur des applications pratiques de ces produits, leurs données de performance, ...), la nature des termes utilisés pour ces techniques
(termes arabes dont la