La folie du president schreber
LA FOLIE DU PRESIDENT SCHREBER
1re partie - les principes sous-jacents au délire 2me partie - troubles de la pensée et hallucinations 3me partie - les moyens d'y faire face
Chapitres : la répétition l'homophonie la soliloquie le hurlement
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Une conversion métonymique : la répétition...
Si un patient peut se soustraire aux propos de l'entourage, la faculté ne lui en est pas laissée vis à vis des productions de sa propre pensée. Il est donc intéressant de savoir comment, fin observateur de lui-même, D.-P. Schreber nous dit être parvenu à "accoutumer" ses nerfs et à supporter ce "jeu continu de la pensée". Il nous apprend que "par voie de répétition pure et simple" il a opéré "sur les mots et les membres de phrases parlées une conversion qui les réduise aux catégories du "penser-à-rien", en sorte qu'ils puissent escamoter la stimulation qui, de par sa nature même, force à prolonger la pensée". Cette phrase est très remarquable parce qu'elle présente la "répétition pure et simple" comme moyen de restituer le penser à rien, donc de suspendre le jeu forcé de la pensée. Or la répétition, opère une conversion métonymique. Elle a justement le pouvoir, à ce titre, de réduire la confusion des ordres et cela confirme la problématique sous-jacente du conflit contigu/similaire. Ceci appelle une précision. La répétition n'est pas un simple dédoublement comparable à une gémellisation. Elle est une authentique conversion métonymique comme peut en produire la répétition d'un motif dans un graphisme, un refrain, une poésie ou dans les arts plastiques. Une image humaine, par exemple, est une métaphore de l'homme ; en architecture, répétée comme motif décoratif, elle cesse de valoir pour ce qu'elle représente et devient la partie d'un tout différent d'ellemême, partie d'une frise, par exemple. Sa finalité est détournée et n'a plus de rapport direct avec la représentation humaine ; il y a