La folie et l'illusion dans le théâtre
La Folie d'Héraklès d'Euripide
Henri IV de Luidgi Pirandello
Le roi Lear de Shakespeare
On suppose que c’est entre 421 et 416 avant Jésus-Christ qu’Euripide a fait représenter La Folie d’Héraklès dont l’action principale repose sur les malheurs d’Héraklès qui après avoir courageusement accompli ses douze travaux revient chez lui et est condamné par la volonté vengeresse d’Héra à un accès de folie au cours duquel il tue les siens. Après Geoffroi de Monmouth, Holinshed et John Higgins, William Shakespeare reprend dès 1605 l’histoire du roi Lear qui devient fou à cause de la cruauté égoïste de ses filles. Il fit jouer cette tragédie en cinq actes titrée Le Roi Lear pour la première fois en 1606. Pour la première fois en 1922 à Milan, Luigi Pirandello fait jouer sa tragédie en trois actes Henri IV. Il y traite un sujet qui n’a cessé de le fasciner : l’aliénation mentale d’un héros qui lutte sans relâche avec ses propres fantômes. Chacune de ses trois oeuvres traite du problème de la personnalité avec une originalité toute particulière qui fait que le thème est abordé à chaque fois de manière très différente. Le point commun principal des oeuvres est qu’elles sont toutes des textes écrits en vue d’une adaptation dramatique fondée sur la ressemblance entre l’acteur et le personnage qu’il incarne. Mais ces textes sont aussi adaptés en vue de plaire à un public qu’il est plus facile de toucher si il est déporté du théâtre à la réalité, c’est la raison pour laquelle la folie est représentée sur une scène qui entretient un rapport de ressemblance avec le réel. Mais au-delà de l’illusion théâtrale, les auteurs jouent chacun avec l’illusion qui est ressenti par le fou, la chimère de son monde intérieur et de sa vérité intérieure.
Ces pièces sont les représentantes des plus grandes périodes du théâtre qui sont chacune illustrée par un projet idéologique; ce projet prend sa source dans l’écriture et est relayé