\------------------------------ -------- ------------- - - - -- ---------- - -

< Peuples! écoutez le poète! fJ

~------- - - - - - - - - - ------·--·.

·------------ - ------·---·---- - --- ----------------- ___________ ..:::!"_ ____

'{içJQL!::!.lJ90 (1802-1885) se fait une très _ aute idée de la mission du poète. !,-e poète est comme un phare qui h
9~ide

les nations.

Di eu le veut, dans !es tcmps contraires, Chacun travaille et chacun sert. Malheur à qui dit à ses frères: Jc retournc dans le désert! Malheur à qui prend ses sandales Quand Ics haines et Ics scandales Tounnentent le peuple agité! Honte au penseur qui se mutile p s'en va, chanteur inutile, f'!r la po_ Je la cité! !le Le poète en des jours impies Vieni préparer cles jours meilleurs . Il est l' homme des utopics , Les pieds ici, Ics yeux ailleur~. C'est lui qui sur toutes Ics tetes, En tout ternps, mn~ila!l~J)tophètes, Dans sa mai n, où tout peut tenir , Doit, qu'on l'insulte ou qu 'on le loue, Comme une torchc qu 'il secoue, Fairc flamboycr l'avenir! Il voit, quand !es peuplcs végètent! Ses reves, toujours plcins d'amour, Sont faits des ombrcs que lui jettcnt Les ehoses qui seront un jour. On le raille. ()u ' importe! il pense. Plus d'une iìrne inserii en silence Ce que la foule n'entend pas. Il plaint ses contemptcurs frivoles; Et maint faux sage à ses paroles Rit tout lwut et songe tout bas! [ ... ]

!(

Peuples! écoutez le poète! . ~coutez le reveur sacré! Dans votre nuit , sans lui complète , Lui seui a le front éclairé. Des temps futurs pcrçant !es ombres, Lui seui distingue en leurs flancs sombres Le germe qui n'est pas éclos. ·Honunc, il est doux comme une fenune Dieu parle à voix basse à son àme Comme aux forèts et comme aux fiots. C'est lui qui, malgré les épines, L'envie et la dérision , Marche , courbé dans vos ruines, Ramassant la tradition. De la tradition féconde Sort tout ce qui couvre le monde, Tout ce que le ciel peut bénir. Toute idée, humaine ou divine , Qui