La fontaine, « les animaux malades de la peste »
1ère du 7e livre du 2nd recueil, publié en 1678 et dédié à Mme de Montespan, la fable « Les Animaux malades de la Peste » met en scène les carnivores comme le Lion, le Renard, le Loup, le Tigre, l’Ours, le Chien et un herbivore l’Ane qui emblématisent la société des 3 ordres : la Noblesse, le Clergé et le Tiers-Etat, sans que l’on connaisse sa source d’inspiration. Le fabuliste fait une satire traditionnelle des puissants qui se donne tous les droits. En voici le sujet : pour conjurer la colère des Dieux envers les hommes pêcheurs et faire cesser la malédiction de la Peste, le Lion décide de tenir un conseil qui jugera et condamnera le plus coupable. Mais le déroulement du procès fait ressortir la cruauté et la lâcheté des carnivores tous solidaires pour accabler le plus faible. Le conseil n’aura été qu’un simulacre de justice.
En quoi cette fable est-elle une vive critique de l’institution ?
I- Une scénographie judicaire
a) Discours du Lion
* Prend la parole le 1er. * Joue le triple rôle (Roi, Juge, Prêtre). * Le Lion est l’intermédiaire entre Dieu et les hommes. * Discours du Lion très argumentatif -> thèse : remède pour calmer la colère des Dieux, justifiée par divers arguments : * Justice (v.18-19). * Ancienneté (v.21-22). * Chacun doit se confesser publiquement (v.23-24). * Le Lion se confesse (v.25-30) (général au particulier) : * Son aveu fait ressortir sa cruauté (« dévoré », hyperbole « force moutons »), son arbitraire (tue sans raison). * Le Lion désigne le roi (Louis XIV), les moutons : le peuple accablé d’impôts. * « Il mange le Berger » possibilité d’allusion à N. Fouquet. * Son raisonnement jusque là très logique prend la forme de syllogisme (Le plus coupable doit périr, or j’ai des crimes sur la conscience, donc je me dévouerais s’il le faut). * Le vice de son raisonnement apparaît dans le contre-rejet (v.30-31). Sa ruse consiste