la fontaine
L'ambiguïté des attitudes du malheureux et du bûcheron face à la mort se fait sur fond de coïncidence de deux contraires inséparables: la vie et la mort. Intimement associées, l'une ne vit pas sans l'autre. L'enseignement d'Héraclite* semble bien connu à La Fontaine. La femme, qui refuse de sacrifier* sa jeunesse à son veuvage, démontre l'ambiguïté des sentiments liés au deuil*. La défunte reine prend plaisir du désespoir du roi et, sainte, parmi les dieux, elle n'oblige pas à des larmes le convoi funèbre présidé par son époux, un Roi-Lion triste à mourir. Le voilà consolé. Vie et mort, plaisir et désespoir, béatitude et larmes, voilà des contrastes qui sont à l'origine de l'ambivalence de la mort et du deuil qui donne à leur fréquentation un brin d'inconfort, voire même de tragédie. D'où le besoin chez les humains de développer une sagesse vis-à-vis de la mort. Dans «Dans la Mort et le Mourant», La Fontaine met en scène le personnage de la Mort donnant à un vieillard, qui ne veut pas mourir et ne s'est guère préparé à ce jour fatal et commun à tous, une leçon de sagesse. En s'inspirant du Naturae rerum de Lucrèce*, La Fontaine développe un discours sur la proximité de la mort qui peut surgir à tout instant de notre vie, que l'on soit jeune ou vieux, et qui