La france au lendemain de la seconde guerre mondiale
En termes de pertes humaines et de destructions, la France a moins souffert de la Seconde Guerre mondiale que de la Première. Mais le nouveau conflit a entraîné un désastre militaire, un changement de régime, l'infamie de la collaboration et de la complicité dans le génocide, une quasi-guerre civile au printemps 1944 : autant de traumatismes qui pèsent encore aujourd'hui dans les mémoires. Paradoxalement, l'ampleur même du choc a permis de remettre à plat un certain nombre de problèmes graves et anciens et de redémarrer sur des bases nouvelles, plus saines.
1. En 1945, la France est-elle dans le camp des vainqueurs ?
• Le courage de la Résistance et l'épopée de la France libre ne peuvent pas faire oublier que la France a été vaincue par l'Allemagne en un mois, que c'est l'armée américaine qui a libéré notre pays en 1944 (et l'armée soviétique qui a supporté l'essentiel de l'effort de guerre en Europe). Dans les pays anglo-saxons, certains affectent un certain mépris pour une nation qui semble en pleine décadence et dont le gouvernement a collaboré avec l'Allemagne nazie.
• Cependant, à force d'obstination, le général de Gaulle parvient à faire admettre la France libre dans le camp des Alliés. La France évite ainsi d'être traitée en pays vaincu comme l'Italie, voire d'être placée sous administration alliée comme l'Allemagne et le Japon ; au contraire, elle obtient une petite zone d'occupation en Allemagne. Mais elle n'est pas considérée comme un vainqueur de premier plan : elle n'est pas invitée aux conférences de Yalta et de Potsdam.
2. Quelle a été l'ampleur des pertes humaines et des destructions ?
• Le second conflit mondial a fait, en France, 600 000 victimes, dont presque autant de civils que de militaires. Les bombardements alliés sur les villes françaises ont été très sanglants. L'armée allemande a commis des massacres de civils, comme à Oradour-sur-Glane en juin 1944. Par ailleurs, 25 000