La grande distribution
Emmanuel Chadeau écrivait : «l’histoire des entreprises de commerce de détail, qui reste un chantier ouvert, n’est pas un modeste recoin de l’histoire des entreprises: elle appartient par ses objets, par ses problématiques et ses rythmes, à l’histoire générale de la production, des échanges, des métiers».
Le commerce dans sa forme actuelle se développe à partir du 19è siècle. Jusqu’à la révolution industrielle, la production reste essentiellement artisanale et fonctionne à la demande. Les volumes produits sont faibles et les besoins d’échanges très limités.
Pour faire face à une demande croissante, les unités de production de masse se développent, engendrant la nécessité d’écouler des volumes plus importants, d’où la mise en place d’une nouvelle organisation, qui va voir les fonctions de production et de commercialisation, jusque là confondues, se dissocier.
Ce début de processus d’organisation du commerce ne cessera d’évoluer jusqu’aux formes actuelles, sous l’impulsion des mutations économiques, sociales et technologiques.
Ce fut l’émergence de la grande distribution caractérisée par l’essor des centres commerciaux et des grandes surfaces en périphérie, le recul tendanciel du commerce traditionnel en centre ville ; par le repositionnement en donneur d’ordre vis-à-vis des producteurs, développement de réseaux d’achat (quelquefois internationalisés) ; par l’industrialisation des formes et des techniques de ventes (essor du libre service sur les produits de grande consommation et sur les gammes inférieures, …) (Moati).
La grande distribution repose sur l’écoulement de produits de masse standardisés, sur un rapport de force avec les fournisseurs. Le développement de la grande distribution est indissociable de l’essor de la société de consommation.
A partir de la fin des années 1940 et jusque dans les années 1960, les acteurs de la grande distribution contemporaine apparaissent : Leclerc (1949),