La grande maison
Le Thème
Le thème omniprésent dans ce roman est la faim.
Dans l'Algérie coloniale, la pauvreté et la faim consumaient les corps et les esprits. Dès le début du roman jusqu'à sa fin, il n'est question que de trouver un peu de pain pour calmer la faim. Ainsi le pain devient une fin en soit. Omar tout au long du roman ne cessa de penser au pain" si nous pouvions seulement avoir plus de pain, beaucoup de pain,songeait-il" (p.144) "D'abord du pain. Autant qu'il était possible d'en avoir,ses rêves ne visaient pas plus haut." (p.144)
Cette faim transforme les personnages. Aïni par exemple devient "inhumaine" même envers sa mère qu'elle brutalisa. Son comportement change grâce aux panier remplie de légumes et de viande qu'avait ramené le cousin Mustapha "Il y eu quelque chose de changer. Durant les jours qui suivirent, Aïni resta beaucoup plus longtemps auprès de grand-mère. Les deux femmes ne se disputèrent plus. Grand-mère cessa ses jérémiades. Aïni fut prévenante, la plus prévenante des femmes." (p.153) Ainsi la nourriture a le pouvoir de métamorphoser la psychologie des humains.
Un roman réaliste
Le roman s'inscrit dans une lancée réaliste "chronique de la vie quotidienne du peuple de Tlemcen ". L'auteur a le projet de donner à voir la réalité du colonisé pour favoriser la prise de conscience. Ce roman dramatique et social est une dénonciation de l'ordre établi. La trilogie Algérie représente l'engagement politique de Mohammed Dib . À travers ses romans le romancier conteste le roman colonial et introduit pour la première fois l'Algérien sur la scène romanesque, jusqu'ici exclu, et "lui restitua la parole qui lui avait été confisquée."
Dib et l'écriture
Pourquoi écrire ? et surtout pourquoi le faire dans la langue de l'autre ? Nous pouvons trouver la réponse à ces questions dans les lignes suivantes : "j'écris surtout pour les Algériens et les Français. Pour essayer de faire comprendre à ceux-ci que l'Algérie et son peuple