La guerre palestino-israélienne
Pendant que nous débattons au Flore, ce soir du 27 novembre, sur le thème Israël-Palestine : une nouvelle guerre de cent ans, nul n’imagine le week-end sanglant qui s’annonce à Jérusalem et Haïfa. Et cependant, qui en sera surpris ? En Palestine, depuis un demi-siècle, la guerre n’en finit plus de rebondir et la paix d’achopper.
Conflit exceptionnel par sa longévité, il ne suffit pourtant pas de l’aborder sous son angle historique. La guerre entre Israël et Palestine, c’est d’abord une lutte pour le territoire. Un territoire sacralisé dont chaque parcelle est une promesse de drame. Un territoire-épicentre susceptible de transmettre ses ondes de choc au monde entier. Bref, un vrai laboratoire géopolitique qu’ont accepté de disséquer pour nous deux géographes : Frédéric Encel, docteur en géopolitique, auteur d’une Géopolitique de Jérusalem parue chez Flammarion, et Julien Mauriat, doctorant travaillant sur la question des réfugiés palestiniens au Liban.
Frédéric Encel (IEP de Rennes) rappelle en introduction son attachement à la démarche géopolitique définie par Yves Lacoste : l’étude des rivalités de pouvoir sur un territoire, en intégrant les débats d’idée qu’elles engendrent et les représentations qui les sous-tendent.
Pourquoi travailler sur Jérusalem ? Parce que « Jérusalem est plus géopolitique que n’importe quel autre lieu. On y trouve un écart phénoménal entre l’exiguïté du théâtre du conflit (faible superficie du territoire et faiblesse numérique de sa population) et l’extraordinaire importance des implications internationales de tout événement qui s’y déroule ». La Jérusalem, la « vraie », c’est-à-dire la vieille ville qui abrite le Mur des Lamentations, le Saint-Sépulcre, l’Esplanade des Mosquées, équivaut en superficie à la place de la Concorde à Paris. C’est pourtant là que se cristallise le conflit. Chaque affrontement judéo-musulman ou israélo-palestinien sur cet espace d’à peine un kilomètre carré a