La géopolitique des religions
Géopolitique des religions
Introduction
La religion a toujours été un moteur dans l’histoire de l’humanité et dans de nombreux cas, instrument de la Realpolitik (pragmatisme politique) des Etats. Le monde antique avait sa panoplie de dieux. Chaque homme y trouvait son compte et, parfois, un réconfort. Cependant, une grande rupture se produisit avec la naissance du christianisme, ce dernier établissant une distinction entre le spirituel et le temporel tout en annonçant l’amour spirituel envers Dieu pour les hommes (agapè). Le développement du christianisme se fit aussi en appelant à la fin du judaïsme. Selon les autorités de l’Eglise, le judaïsme n’avait plus sa raison d’être depuis l’arrivée du Messie, le Christ. En même temps, les Juifs ne reconnaissent pas le Christ comme le Messie et l’attendent toujours. Cette différence fondamentale a empoisonné les relations entre chrétiens et juifs. Un troisième courant religieux s’est imposé avec l’apparition de l’Islam au 7è siècle sous l’action décisive du prophète Mahomet. Se répandant dans toute la péninsule arabique, il s’est étendu en Afrique du Nord détruisant le christianisme (Saint Augustin était berbère) pour ensuite, franchir Gibraltar et s’installer en Espagne à partir de 711. Les contacts entre l’Islam et le christianisme sont violents. La remontée de l’Islam vers le Nord s’arrête en 732 à Poitiers. Les croisades amènent les Européens en contact avec l’Islam à partir de l’an mil. En même temps, le monde musulman est présent en Espagne jusqu’en 1492 puis disparaît avec la chute du royaume de Grenade. Quelques dizaines d’années plus tôt, la chute de Constantinople en 1453 (royaume chrétien de Byzance) permet à l’Islam de progresser dans les Balkans. Depuis cette époque, ces trois religions n’ont pas cessé de s’opposer jusqu’au XXIè siècle. A cela, il faut ajouter l’hindouisme qui structure le sous-continent indien et une multitude de religions numériquement moindre.
I – La géographie