La jeune tarentine
Introduction
Au XVIIIème siècle, la bourgeoisie française s’enrichit et s’éveille à la culture provoquant un élargissement du public littéraire et contribuant ainsi à l’avènement de la pensée philosophique. Cette période s’appelle le siècle des Lumières, un siècle de raison et de critique qui voit naître le roman philosophique ou contribue au renouvellement du théâtre ; mais aussi un siècle de sensibilité notamment dans la poésie, encore sous l’influence du classicisme.
L’histoire littéraire retiendra le nom d’André Chénier qui réussit une poésie expressive, le désignant alors comme un précurseur du romantisme. L’auteur, né en 1762 à Constantinople d’une mère qu’il croyait grecque, voue très tôt un véritable culte pour la Grèce Antique. A 25 ans, alors qu’il est secrétaire d’ambassade à Londres pour deux ans, il rédige entre autre les œuvres du célèbre recueil Les Bucoliques. De retour en France, il s’impliquera dans les mouvements révolutionnaires puis se refreinera et sera guillotiné en 1794. Ce recueil sera publié à titre posthume en 1819, « La Jeune Tarentine » en étant l’un de ses poèmes les plus fameux. Dans cette œuvre à la fois idyllique et élégiaque, Chénier s’inspire de l’Anthologie grecque en lyrique exalté pour nous conter le sort tragique d’une jeune fille, Myrto, fauchée sur la voie de sa destinée tracée qu’est le bonheur nuptial.
Nous verrons dans un premier temps comment ce récit d’une fatalité cruelle conserve une empreinte classique, puis nous nous intéresserons aux effets que produit l’expression poétique sur les durs faits évoqués avant de relever l’orientation romantique que suggèrent les émotions subtilement dévoilées.
Une œuvre sous l’emprise classique
A Une œuvre classique
La forme du texte suit les règles de la poésie classique. En effet, « La jeune Tarentine » est un poème au rythme régulier car composé de 30 vers qui sont tous des alexandrins avec