La justice: dans l’état ou dans l’individu?
Platon et Aristote recherchent si la justice s’effectue dans l’État ou dans l’individu. L’État utilise les mêmes moyens que l’injustice, c’est-à-dire la force, tandis que l’individu reste impuissant pour imposer la justice. Dans La République, Platon analyse la cité grecque idéale originelle après avoir réfuté l’idée que la justice consiste à faire l’intérêt du plus fort. Bien que cela semble être vrai en pratique, le philosophe s’oppose à ce courant Sophiste car lui, recherche la définition de l’essence de la justice. Dans l’ancienne cité où il n’y a que quatre types d’artisans, l’injustice provient du désir de vouloir plus. Dans ces conditions, les gardiens de la ville sont au service de la justice qui est une science tout en étant courageux, c’est-à-dire ayant une opinion vraie. Cette dernière a le même contenu que la science mais manque de démonstration. Par suite, la justice serait l’harmonie des trois classes de la cité, soit les philosophes qui gouvernent, les gardiens qui protègent et les artisans. Dans un second temps, la justice est l’harmonie de l’individu. Effectivement, la colère qui est une indignation réfléchie devant l’injustice est l’intermédiaire entre le désir passionnel et la raison. Lorsque la faculté colérique de l’homme est justifiée, la justice prend le sens de la vertu complète. De plus, l’homme est corrompu, donc il ne correspond pas à son essence. Dans un dernier temps, Platon oppose cette vision à la vision de Simonide qui pense que la justice rend à chacun ce qui lui est dû. L’idéal de Platon est que la justice de l’État soit conforme à l’idée de justice du philosophe qui est lui-même impuissant à l’imposer. Cette justice sera transmise aux citoyens par l’éducation qui transforme les âmes. D’autre part, la justice est, comme la morale, une science approximative car elle n’est pas réductible à des lois universelles. Effectivement, c’est l’homme compétant qui est la mesure de toute