La liberté est-elle menacée par l’égalité ?
Une proposition de correction par Caroline Sarroul, professeur de philosophie.
PROBLEME : la liberté concernée par ce sujet semble être la liberté extérieure et politique, car l’égalité présuppose une vie avec les hommes. Le rapport entre la liberté et l’égalité est problématique car d’un côté, c’est à cause de l’égalité devant la loi que nous sommes soumis à ces lois et par là limités dans notre liberté mais d’un autre côté si l’égalité n’est pas instaurée, c’est l’inégalité qui règne menaçant aussi notre liberté, car nous sommes alors soumis à des rapports de force, compromettant notre liberté. Dès lors, on peut s’interroger sur le lien entre liberté et égalité, qui sont pourtant associées (« liberté, égalité et fraternité »), la seconde est-elle condition ou menace pour la première? Et jusqu’à quel point?
PLAN POSSIBLE
I. L’égalité comme menace pour notre indépendance
A. A l’état de nature, c’est-à-dire l’état des hommes avant la création des lois et de l’Etat, c’est parce que les hommes ont égaux, y compris dans leur aspiration à la plus grande liberté possible, que « l’homme est un loup pour l’homme » selon Hobbes, dans Le Léviathan.
B. dans le Gorgias de Platon, le personnage de Calliclès soutient qu’être libre, c’est être capable de répondre à ses passions et désirs, de mettre à leur service toutes ses forces; cela présuppose doc de pouvoir jouir de toutes ses capacités sans entraves, ni limites. Et c’est alors qu’il présente les lois comme une invention des faibles, qui dénonçant l’inégalité comme injuste, sont parvenus, via les lois, à faire triompher l’idée d’égalité. Sans cette égalité devant la loi, les plus forts auraient pu, selon Calliclès, faire davantage et être plus libre.
C. L’idée de stricte égalité peut empêcher de faire plus au gré de nos désirs: pourquoi ne serais-je pas libre de donner plus à l’un qu’à l’autre?
TR: Si l’inégalité fait que nous ne sommes libres que proportionnellement