Introduction : La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité. Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet. La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions. La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel. On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux. La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. La liberté d'opinion est basée sur l'idée que la vérité dépend du point de vue et que personne n'a le droit d'imposer son point de vue aux autres par ce que tous les points de vue se valent. La vérité est donc une affaire de perspective, c'est une opinion, une croyance, et non une réalité extérieure à une perspective. Pourtant lorsque l'on parle de la vérité on pense à quelque chose qui est plus qu'une opinion personnelle, on pense qu'elle vaut pour tous : lorsqu'un juge détermine une peine en fonction d'un délit, il estime que le délit a vraiment eu lieu, que ce n'est pas juste une croyance personnelle. La vérité d'un énoncé est sa correspondance à la réalité. Un énoncé tel que « la pierre est dure » est vrai s'il renvoie à une pierre dure. Il faut donc que la vérité se fonde sur une réalité extérieure à la subjectivité qui formule l'énoncé. C'est l'objet et non la perspective que le sujet a sur lui qui doit déterminer la vérité. La vérité est-elle relative à la perspective que l'on prend sur