Introduction
La plupart du temps, lorsqu’on évoque la notion de liberté, on pense d'abord à son aspect politique. On pensera à la liberté d’expression, à la liberté de circulation, à la liberté de choisir des représentants politiques par des élections, etc. Pourtant, la liberté relève d'abord de la condition humaine en général, aspect qui est présupposé par la politique. En effet, qu'est-ce qu'être libre fondamentalement? Etre libre c'est avoir la possibilité de choisir. Choix qui suppose à son tour que l'on peut exercer une décision, faire un choix préférentiel sans en être contraint par ailleurs. Chacun pensera, en ce sens, qu'il est libre dès lors que son action provient de lui-même. Etre libre c'est pouvoir agir de soi-même. C'est aussi pourquoi on pensera que la liberté est constitutive de l'existence humaine, c'est-à dire qu'on ne peut priver l'homme de sa liberté sans lui dénier son humanité. L'homme semble donc naturellement libre.
Pourtant, cette conception ne va pas sans difficultés car tout s'y passe comme si la liberté allait de soi. En réalité, la liberté n’a rien de banal; bien au contraire, elle est si exceptionnelle qu’elle ne semble pouvoir être obtenue qu’au prix d’immenses efforts et d’ascèses (=exercices ou travail sur soi). Ou plutôt, nous pouvons, sans aucun doute, éprouver un sentiment vif de n’être pas entravés, de n’être pas empêchés, pourtant ce sentiment ne pourrait, tout au plus, définir qu’une liberté négative. Ou encore, peut-on être certain que ce sentiment de liberté, purement subjectif, suffise à nous en assurer la réalité objective ? En effet, je peux parfaitement croire que je suis libre dans mes actions, tout en étant dans l’ignorance totale des causes réelles qui me poussent à faire ce que je fais. Et, dans les trois quarts de leurs actions, les hommes ne sont-ils pas déterminés, sans en avoir clairement conscience, par des contraintes sociales, biologiques ou encore psychologiques? Le sentiment même de liberté ne