La liberté
Mais admettre le libre arbitre met tout autant la raison en difficulté car entorse au mode d’explication rationnelle qui consiste à lier des phénomènes selon des lois. Lois : rapport nécessaires et constants entre des phénomènes qui implique que ces phénomènes en produisent d’autres, lesquels seront à l’origine d’autres phénomènes (chaîne de causalité). Renoncer à causalité déterminée pour admettre le principe d’une causalité libre revient à conférer à l’agent humain le pouvoir traditionnellement attribué à Dieu d’être cause première de ses actes. Libre arbitre confère caractère inaugural à l’homme lequel doit être pensé comme arraché à l’ordre naturel. Soustraire l’homme à la loi du temps et de l’espace nous paraît relever d’une forme d’irrationalité.
Pour Spinoza, croire en libre arbitre= croyance illusoire qui consiste à concevoir l’homme ds la nature comme « un empire dans un empire », croire qu’il « bouleverse la Nature plutôt qu’il ne la suit », croire « qu’il a un pouvoir absolu sur ses actions et ne se détermine que par lui seul ». Dans la lettre à Oldenburg, Spinoza s’attache à montrer que, en l’absence de libre-arbitre, tous les délinquants sont excusables. Puisqu’il faut protéger le corps social du danger qu’ils incarnent, on les mettra hors d’état de nuire sans les accabler moralement, comme on le fait avec un chien enragé. Les sanctions, selon Spinoza sont nécessaires socialement mais