La littérature engagée
Plan dialectique
La littérature engagée est-elle un bon outil pour convaincre et persuader ?
Les écrivains sont d’abord des hommes qui appartiennent à leur époque, et même, compte-tenu d’une sensibilité plus vive, qui participent plus étroitement aux affaires marquantes de leur temps. Aussi n’est-il pas étonnant de voir ces témoins mettre leur art au service d’une cause politique ou de courants de pensée. C’est ce que nous appelons la « littérature engagée ». Il est légitime de se demander si ce type de littérature est efficace, en particulier si les textes qu’elle produit, malgré la complexité de leurs formes d’argumentation, sont un bon moyen de convaincre et de persuader. Il est vrai qu’habituellement un bon écrivain arrive à nous faire adhérer aux idées qu’il défend. Cependant la complexité des moyens mis en œuvre peut être un frein et c’est souvent en dehors de la stricte argumentation que les hommes de lettres nous aident le mieux à rejoindre leurs causes.
Il y a plusieurs discours que la littérature peut employer pour convaincre ou persuader. La volonté de convaincre, donc de construire un raisonnement, utilise effectivement la logique comme arme privilégiée. La Bruyère, auteur de l’article "Paix", énonce des faits que nul ne peut réfuter. La logique se voit également dans l’opposition entre l’état de Paix et la guerre. «La guerre a pour elle l'antiquité; elle a été dans tous les siècles : on l'a toujours vue remplir le monde de veuves et d'orphelins, épuiser les familles d'héritiers, et faire périr les frères à une même bataille(1).» L’Encyclopédie utilise un autre procédé : l’analogie qui consiste à comparer deux faits, deux situations pour en déduire une valeur explicative, ici la guerre assimilée à la maladie et la paix à la bonne santé. De fait on peut parfois remarquer que l’auteur énonce une thèse subjective sous une forme apparemment scientifique. Nous sommes proches de la persuasion et même de la manipulation du