La littérature maghrébine d'expression française
Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d'atteindre aux xviie ‑ xviiie siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : Une autre histoire de la littérature française, Jean d’Ormesson) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).
Situation de la littérature marocaine d'expression française
On ne peut parler du Maroc, en 1973, je crois bien, si l'on ne rappelle pas tout d'abord que des centaines de mili-tants sont actuellement détenus dans les prisons du régime,que ces prisonniers politiques sont sauvagement torturés, queles libertés fondamentales ne sont pas respectées dans ce pays aujourd'hui.
Depuis le début de l'année 1972, en effet, les arrestations, les enlèvements (par la police), les séquestrations arbitraires se multiplient. Un grand nombre de militants de l'Union Nationale des Forces Populaires — le parti de Ben Barka — sont arrêtés. L'Union Nationale des Etudiants Marocains voit ses dirigeants incarcérés. Abdellatif Laabi, écrivain, éditeur, directeur de Souffles, l'une des rares revues culturelles d'importance au Maghreb, est détenu sans procès depuis janvier 1972. Abraham Serfaty, économiste et écrivain, emprisonné en 1972 puis relâché, est activement recherché. Les prisonniers sont torturés : électricité, étouffement (par l'eau), fouet, brûlures, simulacres d'exécution, etc. — voir les témoignages de Laabi, de Serfaty et de la soeur de ce dernier, Evelyne Serfaty, dans l'Idiot international (Paris) du 15 avril 1972 et dans Souffles (édition française, Paris) du 15 janvier 1973.
La campagne d'intimidation et de répression qui sévit au Maroc aujourd'hui s'inscrit dans un contexte politique et social qu'il conviendrait d'examiner de