Le roman
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L’apparition de nouvelles plumes sur le devant de la scène littéraire a donné naissance à des productions foisonnantes traitant de thèmes en forte relation avec les réalités sociopolitiques et culturelles des pays. La littérature devient en ce sens l’espace incontournable où l’auteur traduit dans une langue raffinée les idées, et les préoccupations qui hantent les esprits.
La tentative de l’écriture dans la langue de l’Autre a permis aux écrivains maghrébins de franchir les frontières géographiques et culturelles, en maniant ingénieusement les outils linguistiques pour exposer de nouvelles réalités, et transmettre également des messages d’importance indéniable. La littérature maghrébine de langue française fait partie intégrante de cette catégorie d’auteurs qui écrivent dans la langue de l’Autre, pour décrire le déchirement entre deux cultures radicalement contradictoires, et le malheur qu’engendre un tel emploi. De grandes figures littéraires dont les noms sont inscrits en lettres d’or, dans le monde de la littérature, ont exprimé leur malaise en écrivant en français, Dib a déclaré: « Chaque mot que tu traces sur la page blanche est une balle que tu tires contre toi. »
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, non seulement Dib, car
Malek Haddad a également écrit à ce propos : « la langue française est mon exil »
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. Au cours du développement des formes de l’écriture, une nouvelle vague d’auteures est entrée de plain pied dans le champ de la littérature, et grâce à leur persévérance et leur volonté elles ont réussi à mettre à nu des réalités sociales qui sont restées dissimulées pendant longtemps sous le voile des traditions et les fausses