la littérature maghrébine
Pourquoi donc les écrivains maghrébins ont continué à écrire en français, même au lendemain de l’indépendance du Maghreb?
Les auteurs se servent du français en tant que Maghrébins, parce que l'histoire de leurs pays l'a voulu ainsi.
Le français est la deuxième langue officielle dans tout le Maghreb, elle s'apprend à l'école, au lycée, à l'université. Les gens parlent le français, l'entendent à la télévision à la radio, bref, le français est partout, même dans les administrations.
Par ailleurs, il existe des auteurs nouveaux, qui connaissent l'arabe et écrivent aussi bien en arabe qu'en français. D'autres, dominent mieux le français que l'arabe et préfèrent donc s'exprimer en français .
Du reste, la langue française leur ouvre une audience plus large que l'arabe, surtout pour les écrivains publiés par de grands éditeurs parisiens. Dès ses débuts en tant que phénomène de groupe, qu’on peut situer dans les premières années cinquante, la littérature maghrébine de langue française dit l'être au moyen d’une parole qui s'insurge contre la langue par laquelle elle est obligée de passer, tout en sollicitant de cette langue et de son lieu une reconnaissance infinie, dont le désir ne cesse d'être insatisfait. Le critique étranger censé représenter cette langue et son regard est alors celui qu'on récuse, qu'on tue et qu'on séduit, infiniment. Il est le miroir qu'on déteste et qu'on chérit, indispensable et honni, mais dont l'être tout entier est engagé dans son entreprise. « Quand je danse devant toi, Occident, sans me dessaisir de mon peuple », dit Abdelkebir Khatibi, «