La littérature universelle et la littérature nationale.docx
Introduction
Pour Goethe, « La littérature nationale, cela n’a plus aujourd’hui grand sens ; le temps de la littérature universelle est venu et chacun doit travailler à bâtir ce temps. » Ce jugement péremptoire annoncé il y a plus d’un siècle, précisément dans un entretien avec Eckermann en 1831, reste par ailleurs d’actualité. En effet, le mouvement de mondialisation s’impose de nos jours dans presque tous les domaines grâce au développement du commerce et de la circulation internationaux. Dans ce contexte-là, la communication entre les milieux littéraires de différents pays se multiple d’autant plus que certains proposent la notion de littérature universelle. Néanmoins, les littératures nationales se distinguent encore les unes des autres, constituant un élément caractéristique propre à chaque culture.
Ainsi, on peut se demander si une littérature universelle peut remplacer les littératures nationales.
Dans un premier temps, nous observerons la naissance éventuelle d’une littérature universelle aux dépens des littératures nationales. Puis, nous examinerons les aspects spécifiques de ces dernières qui ne font pas l’objet d’universalisation. Enfin, nous tenterons de définir les relations entre la littérature universelle et les littératures nationales à notre époque.
Partie I
En tant qu’écrivain cosmopolite, Goethe proclame l’avènement d’une littérature universelle, dont le concept sera repris par Marx et Engels dans le Manifeste du Parti communiste : « A l’ancienne autosuffisance locale et au repli de la nation sur elle-même se substitue une circulation générale, une interdépendance générale des nations – aussi bien dans le domaine de la production matérielle que dans celui de la production intellectuelle. La production intellectuelle de chaque nation devient un bien commun. Il est de moins en moins possible de se limiter à la sphère strictement nationale ; et une littérature