La loreley - apollinaire
Alcools
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
Introduction Dans le recueil Alcools de Guillaume Apollinaire, publié en 1913, neuf poèmes sont regroupés sous le titre « Rhénanes » car ils évoquent les souvenirs d’un séjour du poète au bord du Rhin, période de sa rencontre avec Annie Playden qui inspirera alors beaucoup son écriture.
C’est par cet amour malheureux qu’il trouve en la Loreley, personnage d’une légende germanique (donc lié à son voyage), des résonnances personnelles.
Mais s’agit-il seulement d’un récit personnel relaté à travers une héroïne ambiguë, la Loreley ?
Nous étudierons dans une première partie le récit mythologique puis nous expliquerons comme la Loreley devient un personnage idéalisé au service d’un aveu.
I. Un récit mythologique
1. Une histoire pour enfants Ce poème suit un schéma narratif clair, mêle dialogues et narration, et les temps du récit sont là : présent d’énonciation « tiens-tu », imparfait « laissait » et passé simple « fit ».
« Il y avait » rappelle le célèbre « il était une fois » annonçant le début du conte et sa place en début de poème indique qu’Apollinaire l’a souhaité.
Les personnages sont typiques : chevaliers « trois chevaliers », sorcière « sorcellerie. L’histoire se situe dans un décor propice : naturel « ce rocher », château « mon beau château », Rhin « tombe dans le Rhin ». Il s’agit d’un espace vaste, présenté horizontalement et verticalement avec cette image de falaise dominant le Rhin : les personnages sont isolés, comme seuls au monde.
Le Moyen-Âge, époque typique des histoires préférées des enfants, est également présent par les chevaliers, le château, et la présence du clergé « Evêque » qui a pour rôle de condamner la sorcellerie Inquisition.
Le village de Bacharach sollicite également l’imaginaire par sa sonorité surprenante, qui lui donne un certain exotisme ; c’est un mot musical, inattendu, et qui reste inscrit dans l’esprit du lecteur. Il rappelle un mot