La maline - arthur rimbaud - commentaire

606 mots 3 pages
Dans la salle à manger brune, que parfumait
Une odeur de vernis et de fruits, à mon aise
Je ramassais un plat de je ne sais quel mets
Belge, et je m'épatais dans mon immense chaise.

En mangeant, j'écoutais l'horloge, - heureux et coi.
La cuisine s'ouvrit avec une bouffée,
Et la servante vint, je ne sais pas pourquoi,
Fichu moitié défait, malinement coiffée

Et, tout en promenant son petit doigt tremblant
Sur sa joue, un velours de pêche rose et blanc,
En faisant, de sa lèvre enfantine, une moue,

Elle arrangeait les plats, près de moi, pour m'aiser ;
- Puis, comme ça, - bien sûr pour avoir un baiser, -
Tout bas : "Sens donc, j'ai pris une froid sur la joue..."

Arthur Rimbaud

Charleroi, octobre 70

COMMENTAIRE :

Introduction : très jeune age, circonstances de composition : fugue en Belgique (ivresse, bonheur, liberté...), thème : moment de repos, évocation réaliste dans une auberge à Charlerois. Moment simple et egayé par l'arrivée de la jeune servante.

I) Le cadre de l'intimité et le paradis de l'enfance

a) La sensualié du lieu

-sensation gustative : "met Belge"
-sensation olfactive : "odeur de vernis et de fruits" = odeur entetante qui se répend + mise en valeur par l'enjambement
-sensation visuelle : couleur "brune" = environnement chaleureux, intime (à rapprocher des peintures de l'artiste hollandais Vermeer du XVIIè siècle : très calme mais intérieur plus lumineux)

b) L'étalement du temps

-bonheur tranquille et silencieux rythmé par le temps avec l"horloge"
-action présentée dans son accomplissement : utilisation des imparfaits
-"heureux et coi" : prolongation, point d'orgue

c) L'affranchissement des contraintes

-laisser aller marqué par "je m'épatais"
-"immense chaise" = hyperbole : s'étale, attitude nonchalente, métaphore de l'enfant roi
-"je ramassais un plat" : impression de quantité et de négligence. L'expension du verbe est lié à la sensation de plénitude.

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