LA MEDIATION SUR BASE DE LA PSYCHOLGIE
PIERRE-YVES MONETTE
Ancien avocat, Médiateur fédéral de Belgique
Conseiller honoraire au Cabinet de S. M. le Roi
Collège des Médiateurs fédéraux
I.– UN MOT D’INTRODUCTION
La médiation, comme mode de résolution de conflits, est aujourd’hui en plein essor. S’il faut s’en réjouir profondément, la multiplication des formes de médiation et des organes les pratiquant ne va cependant pas sans susciter moult confusions. Probablement du fait que les éléments qui font son originalité ne sont pas toujours bien compris, la médiation en arrive même parfois à être galvaudée, sans parler des autres acceptions du terme médiation – elles sont nombreuses – qui ne font qu’ajouter à cette confusion et desservir la médiation comme mode de résolution de conflits.
L’« ombudsomanie »(1) qui s’est ainsi développée depuis quelques années fausse en effet la perception qu’on se fait de la médiation en général et de ses différentes applications en particulier et conduit à un mélange des genres fort dommageable, notamment pour ceux à qui s’adressent ces différentes formes de médiation. La multiplication des formes de médiation correspond cependant à un indéniable changement de mentalité qui s’est fait jour depuis quelque temps et qui traduit clairement un besoin nouveau d’assouplissement du mode de règlement des antagonismes, exprimé dans des secteurs très variés de la vie en société, tout en répondant d’une part à l’encombrement des voies classiques de résolution de conflits et d’autre part à ce que d’aucuns ont appelé une crise de notre système de régulation sociale(2). Si l’utilité de la médiation comme mode de règlement de conflits n’est plus à démontrer, il est devenu plus que nécessaire d’en préciser le concept et de clarifier la spécificité de chacune de ses applications(3).
Alors les différentes formes de médiation comme mode de résolution de conflits cesseront d’être confondues