La mer et l'odyssée
I / La mer : une puissance incontrôlable * Chemin obligatoire du retour vers Ithaque, la mer fait endurer à Ulysse bien des souffrances. En effet, en vertu d’un partage ancien décrit dans L’Iliade, la mer appartient au redoutable dieu Poséidon, principal opposant au retour d’Ulysse auprès des siens. Elle est donc le royaume du puissant ‘’rassembleur des nues’’ (chant IX, v67) dont la colère frappe même ceux qui lui sont proches, comme par exemple les phéaciens, issus de son propre fils, qui risquent un chatiment terrible pour avoir apporté leur aide à Ulysse (chant XIII ‘’je le ferai sombrer, pour qu’il ne convoie plus personne / et je recouvrirai d’une montagne leur cité !’’ v151-152). Ainsi, puisque les marins sont soumis à la puissance du dieu, celui ci décide en quelque sorte de leur destin et la mer se défini alors comme une figure périlleuse et mystérieuse pour Ulysse et ses compagnons.
* Ce visage négatif de la mer (peuplée de ‘’monstres tels qu’en nourrit l’illustre Amphitrite en troupeaux’’ (chant V, v421-422)) est renforcée par l’image plus positive qui est donnée de la terre. En effet, les voies maritimes sont soumises aux vents et à toutes sortes de dangers et par opposition, les routes terrestres semblent plus sures, visibles et moins surprenantes. De la même manière, ‘’la terre du blé’’ est une source de vie pour les hommes alors que la ‘’mer stérile’’ ne semble produire que des iles ou vivent des êtres monstrueux, ignorant des pratiques civilisées telles que l’agriculture (l’ile des cyclopes au