La mise en place du droit individuel à la formation, un decollage difficile
Dans le but de mieux connaître et comprendre l’articulation du DIF il semble important de revenir sur l’historique de la formation professionnelle en France.
ऀ1.1 Historique rapide du droit de la formation professionnelle
C’est en 1946 que figurera pour la première fois dans le préambule de la constitution le droit à la formation professionnelle. En cette période d’après guerre la formation professionnelle est mobilisée presque exclusivement en vue de la reconstitution du pays. L’éducation populaire limite l’accès au savoir théorique et intellectuel à la majeure partie du peuple français afin de réserver cette main d’œuvre au travail ouvrier peu qualifié.
Cependant, un changement semble s’opérer dans les années suivantes. De nouveaux courants de pensées émergent et commencent à créer une nouvelle dynamique. Ainsi, la formation deviendrait un enjeu d’entente sociale, vecteur de productivité et de modernisation de l’activité économique et sociale.
Les préoccupations individuelles de connaissance, d’ascensions sociales vont converger vers celles des entreprises à la recherche de toujours plus de compétitivité et de rendement et alors mener à cette idée de formation professionnelle continue.
L’ANI du 09 juillet 1970 et la loi du 16 juillet 1971 sont venus poser les premières pierres du grand chantier de la formation professionnelle continue en France. En effet, la loi Delors du 16 Juillet 1971 entrée en vigueur en 1972 institue l’ ANI, ce texte obligeant les entreprises de plus de dix salariés à engager une dépense de 0,80% de la masse salariale brute pour la formation de ses salariés. Cette loi va donc créer par voie de conséquence un marché de la formation privé régulé par la loi de l’offre et de la demande.
Cette mesure intervient dans un contexte de stabilité économique, de croissance et d’un faible taux de chômage. Pendant ces années 70 la formation professionnelle aura donc une double vocation, celle d’adapter la main