La mise en scène de nicolas briançon : antigone
On attend beaucoup de Robert Hossein et de Barbara Schultz et on est pourtant déçu. A commencer par l’affiche même de la pièce : d’emblée la position du metteur en scène est affirmée, Nicolas Briançon va insister sur l’opposition d’Antigone, la maigre, la noiraude face à Créon le fort, le puissant. Ainsi sur l’affiche Créon apparaît immense, démesuré même, habillé tout de noir ( pour nous rappeler que Créon est le « mauvais » dans la pièce ? ) à la façon d’un nazi ( bottes, képi et long manteau ), il fait face, dans un contre-jour exagéré à Antigone, faible enfant toute vêtue de blanc ( Antigone est donc la « victime » de la pièce ? ) qui semble faire un geste de refus, ou bien ne cherche-t-elle qu’à se protéger de la tyrannie de son oncle ? Et c’est bien là le seul détail intéressant dans cette affiche qui soulève le caractère ambigu de la jeune Antigone qui à la fois se dresse contre l’autorité de son oncle et à la fois apparaît faible face à son pouvoir. On attend donc plus de cette adaptation qu’une simple opposition purement manichéenne entre Antigone la victime et Créon le mauvais.
Barbara Schultz est tout de même magnifique dans son rôle : ses regards, son attitude, son allure et sa voix sont l’exacte représentation qu’on se fait du personnage d’Antigone. Fidèle au texte d’Anouilh, Ismène est tout son contraire. Briançon pousse son caractère superficiel à l’extrême : pyjama de soie lorsqu’elle va trouver sa sœur dans sa chambre (et toute la futilité de sa personne apparaît dans cette première scène), robe rouge, collier d’or et énormes bracelets qui alourdissent encore plus son personnage, cheveux soyeux et souple, boucles blondes, corps parfait et allure de