La missive Dans un petit parc situé aux abords du mont Osmosque, un jeune couple de souffleurs de verres avaient troqué pour le plaisir des enfants réunis, leur matière vitreuse pour du chocolat au lait. Ils passaient du bon temps à divertir les enfants en soufflant des bulles de chocolat qui papillonnaient autour d’eux. C’était dans l’euphorie la plus conviviale que les enfants sautaient, criaient, jubilaient et riaient lorsqu’ils réussissaient avec leurs mains maladroites, à faire éclater les bulles de chocolat qui s’éclaboussaient sur leurs visages tout joyeux.
Tout près de là, sous un velum, il y avait Marcus Graff, un tatoueur émérite. De temps à autre, Marcus Graff reçoit la visite de femmes enceintes. À quelques jours de l’accouchement, elles veulent se faire tatouer une étoile rouge sur leur mignon bedon, bedondaine toute ronde comme un ballon. Pour ces femmes, le dessin de Bételgeuse est dans la croyance populaire, l’allégorie de l’amour protectionnisme. Ce signe étoilé est la promesse de la mère à son enfant : « Tant que tu vivras, je serai avec toi pour toujours ». Certaines peuvent en avoir plus d’une étoile Bételgeuse sur leur mignon bedon tout rond, car pour chaque enfant qu’elles enfantent, elles se font tatouer cette étoile tutélaire. On a déjà compté plus de six chez une femme. Chacun de ces dessins avait une signature et un caractère distinctif qui révélait déjà le destin et la personnalité de chacun de ses six enfants. Avec fierté, Makäessa me montrait son ventre avachi et parsemé d’étoiles rouges pendant qu’elle nous racontait de part en part, ses six accouchements.
On aurait dit aussi, que chaque Bételgeuse dessinée sur son ventre dévoilait en fait, un long roman d’aventures inusitées. Surtout, elle me parlait de son premier-né, un enfant agréable que tous souhaitaient adopter. C’était un joli garçon d’une grande inventivité, un peu discret et claquemuré dans ses univers oniriques et paranormaux. Tout au long de son