La morale au sein de l'education sentimentale de gustave flaubert
La morale au sein de L’Education Sentimentale, de Gustave Flaubert.
Lors de la parution de L’Education sentimentale en 1869, Flaubert assiste impuissant à un vrai fiasco. Après le succès qu’il a connu avec Madame Bovary, c’est maintenant à l’échec qu’il doit faire face. Comme nous le confie Emile Zola dans Le Messager de l’Europe, en novembre 1875, « cette œuvre si complexe et si profonde, tombée dans les dernières convulsions de l’Empire, a passé presque inaperçue, au milieu d’une indifférence ahurie ». Flaubert ne peut comprendre ce jugement alors qu’il croyait avoir fait une œuvre utile et morale. Mais son originalité qui réside principalement dans son style et les contraintes d’écriture qu’il se donne, mais aussi dans le sujet qu’il choisit et la manière dont il le traite, peuvent constituer des clés permettant d’expliquer cet échec. Ce grand roman n’a pas plu en premier lieu, sûrement parce que Flaubert a décidé de donner une reproduction exacte de la vie en y soustrayant tout élément romanesque. Un de ses amis, Théodore de Banville, nous confie que Flaubert « … devait, dans L’Education sentimentale, montrer par avance ce qui n’existera que dans longtemps, je veux dire le roman non romancé […] indécis comme la vie elle-même et se contentant comme elle de dénouements d’autant plus terribles qu’ils ne sont pas matériellement dramatiques. » Flaubert a dix neuf ans quand éclate les révolutions de Février 1848. Un de ses livres préférés n’est autre que Les Caractères de La Bruyère. Il prend exemple sur ce moraliste dans la construction de son roman, puisque comme lui, il donne à y voir la somme de son temps. En effet, L’Education Sentimentale traduit la volonté de l’auteur de transcrire ce qu’il a eu sous les yeux de 1848 au coup d’état de 1851. Il y peint toute une génération, sa génération, à travers le regard d’un jeune provincial débarqué à Paris pour faire son droit,