La mort du loup
Alfred de Vigny Comment dès la première strophe de Vigny fait planer une certaine fatalité sur la fable en instaurant une description sinistre de l’environnement des loups, la forêt, notamment par la comparaison vers 1 et 2 de la métaphore des nuages et de l’incendie, vers 3 « Et les bois noirs étaient jusques à l’horizon » qui semble donner une impression d’infinité, vers 12 dans la périphrase « La girouette en deuil criait au firmament » on a le caractère un peu macabre de la fable ; dans la troisième strophe on commence à voir l’attitude déjà résignée du loup face à la mort, vers 41-42 : « Le loup vient et s’assied, les deux jambes dressées/ Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées. » , et ensuite vers 43 « Il s’est jugé perdu, puisqu’il était surpris » . Cette idée de fatalité est encore présente dans les vers 59 et 60 : « Et, sans daigner savoir comment il a péri, / Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri. » Dans cette fable, nous voyons aussi une grande remise en question du sujet lyrique au sujet de l’Homme et des animaux non-serviles, celui-ci va même, déjà dès la troisième strophe leur attribuer des caractères humains : vers 41 : « Le loup vient et s’assied, les deux jambes dressées » ; vers 42 : « Par leurs ongles crochus dans le sables enfoncées », vers 52 : « Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé. » et vers 58 : « Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche » ; dans la deuxième partie du poème le sujet lyrique se « prend à penser » (vers 62) et commence à remettre la nature humaine en question elle qui la première s’est servie de la nature pour faire des armes « Les premiers possesseurs du bois et du rocher » (vers 72) . Dans la troisième partie le sujet lyrique glorifie l’attitude stoïque des loups face à la vie et invite les Hommes, en prenant la parole à la place du loup, à suivre leur exemple.