La mort est mon métier
« La Mort est mon métier » est un roman qui traite de l’Allemagne nazie, et plus particulièrement de l’ascension vertigineuse d’un jeune civil allemand (R.Lang) jusqu’au grade de commandant du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz. Ce roman se déroule du début à la fin dans une situation géolinguistique allemande : soit en Allemagne, soit dans un autre pays avec lequel elle eut maille à partir. Mais jamais dans le livre on ne suggère que Lang ait à discourir dans une autre langue que sa langue maternelle : l’allemand. Or l’auteur, Robert Merle, est né en Algérie et étudia par la suite à Paris. C’est pourquoi on suppose que sa langue maternelle soit le français. Ce qu’affirme d’ailleurs la page de garde du roman, vide de l’annotation « roman traduit de… par… ». Alors pourquoi le roman est-il ponctué tout au long de termes allemands ? Dans quel but, et qu’apportent-ils au roman ? C’est sur base d’un classement de ces termes en catégories que je me permets d’émettre certaines hypothèses et remarques.
La première remarque, et probablement la plus flagrante, concerne l’occurrence de ces termes tout au long du récit et selon certains contextes. Il apparait dès le début du roman que cette occurrence est relative à la notion d’ordre, de respect, de soumission (emploi plus fréquent dans les passages mettant en scène le père, l’armée, les SS), pour faire plus général : à la notion d’autorité. Ces termes mettent donc l’accent sur la dureté de la langue allemande. Or parmi les langues germaniques, l’allemand est réputé pour sa consonance assez dure et peu musicale. L’emploi fréquent de la majuscule ne fait que renforcer cet effet.
Alors qu’au contraire, l’occurrence est rare pour tout ce qui est relatif à sa vie de famille, sa mère, ses sœurs, ses enfants ou la maladie, en d’autres termes : l’affection.
L’emploi des termes allemands dans le roman peut être perçu comme une