La mort est mon métier, robert merle
Loin d’approuver les actions du personnage principal, bien au contraire, j’ai pourtant été surprise dans ma lecture de voir à quel point tout au long de sa vie, ses actes se sont enchaînés selon une suite logique qui nous permet de comprendre par quel cheminement un homme peut arriver à être le serviteur zélé (ardeur que l’on met pour servir une cause ou une personne) d’un pouvoir planifiant un génocide (extermination d’un groupe) sous prétexte de l’appartenance religieuse… Dès sa plus jeune enfance, il a été conditionné à obéir à l’autorité. L’endoctrinement était tel que Rudolf et ses pairs n’ont pas remis en doute ce qui leur était dicté, se contentant d’obéir en faisant preuve de ce que l’on pourrait appeler une « conscience professionnelle ». Tout ce que Rudolf fit, il le fit non par méchanceté, mais par fidélité au chef, par soumission à l’ordre, par respect pour l’Etat. Bref, en homme de devoir et c’est en cela justement qu’il est monstrueux.
Les passages les plus marquants de ce livre, pour moi, ont en effet été ceux où Rudolf effectue ses diverses recherches et expérimentations pour faire parvenir Auschwitz-Birkenau au rang de camp d’extermination le plus important du monde nazi.
P. 297-298
Même si on peut ainsi arriver à mieux comprendre comment on devient un monstre au service d’une politique criminelle de grande ampleur, comment ne pas être interloqué par une telle absence de compassion pour autrui, dût-elle être lié à une éducation extrêmement stricte et au dégoût pour la religion? Comment ne pas ressentir l’effroi face à ses descriptions froides d’une horreur sans nom, où il est question d’améliorer le rendement pour pouvoir anéantir atrocement un maximum d’humains, qui deviennent alors des unités sans