La mort et le bucheron
Simonide, sans l'avoir cherché, est préservé par les Dieux. Le Malheureux et le Bûcheron croient un moment que la Mort pourrait les préserver. Cette illusion ne dure pas.
Fable XIV : Les Dieux préservateurs apparaissent à la porte d'une maison où se trouve Simonide pour l'avertir. Fable XV : la Mort vient frapper à la porte du Malheureux qui l'a appelée, mais il la chasse dès qu'il la voit. Fable XVI : le Bûcheron, sans avoir même entraîné la Mort dans sa chaumine, lui demande de l'aider à recharger le bois...
Des maisons, des hommes, la préservation, les puissances supérieures, leur dangerosité, la question des relations avec elles, voilà moyens de passages, en tous sens, entre ces fables. Il en est, au moins, un autre...
Simonide préservé par les Dieux, nous l'avons vu, est marqué par le deux, comme plusieurs fables qui l'environnent. Les fables XV et XVI ne comportent pas ce nombre, mais elles forment couple. Dans une petite prose intermédiaire, en effet, un je, que le lecteur doit attribuer à La Fontaine, joint la première, qu'il s'attribue, à la seconde, qu'il attribue à Esope. Selon lui, le sujet a été traité d'une autre façon par Esope comme la fable suivante le fera voir. Il donne donc à lire une succession, une identité, une différence.
Ces deux fables traitent deux fois même sujet, mais de deux façons, qui procèdent de deux auteurs, qui sont pourtant, en quelque manière, pareillement étrangers à leurs textes : Esope n'a pas écrit la fable française qui lui est attribuée; La Fontaine (ou, du moins, le je), signale qu'il n'aurait pas présenté la fable qu'il s'attribue, sans le mot de Mécenas, qui fait un tiers du texte. La première fable, quoique de La Fontaine, est donc largement de Mécenas tandis que la seconde, quoique d'Esope, est largement de La Fontaine. Voilà donc trois auteurs, un grec, un romain, un français moderne, ou si l'on veut, un esclave, un richissime protecteur des arts, un homme de