La mythocritique
Gilbert Durand (1970) explicite ainsi la naissance de la mythocritique: «C'est de ces réflexions sur la primauté du mythe que s'est dégagé une méthode d'analyse du «texte» mythique (récit, représentation rituelique, iconique, etc.) dont Lévi-Strauss ̵ reprenant les idées de Joseph Campbell (1949) sur la "synchronicité" du mythe du héros ̵ a été l'instigateur en France et que dans ses perfectionnements j'ai appelé "mythocritique"». Zeus, Aragne (l'araignée, héros des contes africains), Superman et Batman sont tous issus d'un même mouvement de l'esprit qui pousse l'homme à se surpasser, à devenir autre et puissant, sur le mode de l'imaginaire.
Il découle de ces simples prémisses que tous les textes, d'où qu'ils proviennent, dans le temps et dans l'espace, de quelque strate sociale qu'ils émergent, tous sont tissés de la même trame. La mythocritique, ou structuralisme figuratif, tente de mettre à nu cette trame et ce paradigme d'invariants cachés par le chatoiement et la diversité apparente des affabulations romanesques, surréalistes, naturalistes, symboliques pour n'en citer que quelques-unes.
Cette trame et ces invariants sont décrits en se référant à des catégories, des régimes d'images; catégories métapsychologiques sans doute qui révèlent les préoccupations vitales des peuples d'avant et d'après l'écriture. Catégories, dont le dictionnaire doit s'enrichir des apports des littératures du monde entier, catégories qui ne peuvent être isolées que si et seulement si, de nombreux textes les possèdent comme dénominateur commun, comme scénarios sous-jacents.
Si la mythocritique peut informer les comparatistes, elle se nourrit de la comparaison des textes et de la découverte