La naissance de l'amour
Plan du cours
Introduction à la problématique de la naissance de l’amour, chez Laclos, puis dans le groupement de textes ; puis mise en commun du travail préparé à la maison sur ce thème autour des 3 textes de la princesse de Clèves, la vie de Marianne et la nouvelle Héloïse, puis observation de ce qui se passe chez Laclos avec la Lettre 22 de Mme de Tourvel
1) Caractéristiques de la naissance de l’amour chez Laclos, et particulièrement chez Tourvel.
Chez tous les auteurs, on a en général ce qu’on trouve également dans la vie, c-a-d, l’apparition des signes de l’amour, puis l’aveu à soi-même et / ou à l’autre, puis enfin la plupart du temps, le drame.
(Ev, anecdote L)
Nous trouvons tout cela dans les LD, entre T et Valmont, mais évidemment, il s’agit au premier regard, en tout cas, d’une parodie amoureuse de la part de Valmont, puisque la quête du libertin est une conquête de l’autre, accompagnée d’une main mise sur l’autre et sur la réalité. En début de roman, et bien qu’il s’avoue extrêmement séduit par la beauté et les qualités de Mme de Tourvel, il s’agit bien, pour Valmont, de la la conquérir malgré elle, et donc de la piéger par des gestes, des actes et un langage fabriqués, et même pré-fabriqués. Cet objectif sert avant tout à imposer sa volonté de puissance, à combler sa propre vanité de libertin (on dirait aujourd’hui satisfaire son narcissisme, combler son ego). Ainsi, on a affaire, chez Laclos, à des libertins dont l’extrême intelligence et les calculs tentent de réduire autrui à un objet, à une chose, à un instrument. Cette réduction de l’autre à rien (cf. Dom Juan), c’est un des facteurs qui constitue LA PERVERSION. Et la structure perverse, génialement observée et explicitée par Laclos (bien avant Freud !), c’est justement de vivre avec deux réalités incompatibles : mimer les signes de la passion (Valmont pleure, joue le désespoir, met en scène les comédies de la charité, de la conversion…), tout en