La nouvelle revue française (nrf)
Début 1908, un groupe d’écrivains décident de fonder une nouvelle revue littéraire. Parmi eux : Eugène Montfort, Charles-Louis Philippe, Henri Ghéon, André Ruyters et Marcel Drouin, de plus, André Gide, Jacques Copeau et Jean Schlumberger participeront également au premier numéro, qui paraît le 15 novembre 1908. Mais, suite à une dissension entre Eugène Montfort et André Gide au sujet de deux articles dont l’un critiquait l’œuvre de Mallarmé tandis que l’autre louait celle de Gabriele d’Annunzio. Un second numéro 1 paraitra donc le 1er février 1909, mais cette fois-ci, sans Montfort.
La machine est alors lancée, et sera publiée mensuellement sous la houlette des écrivains fondateurs. De la revue naîtront en 1911 les Éditions de la NRF, placées sous la responsabilité de Gaston Gallimard. Après la période douloureuse de l’Occupation où, de 1940 à 1943, la direction officielle de la revue sera laissée à Drieu la Rochelle afin de sauvegarder les Éditions du joug allemand, La NRF renaîtra en 1953.
I] une nouvelle conception
Dès le début la NRF se démarque des conceptions littéraires des écrivains établis de l’époque, elle devient avant gardiste, en effet, la littérature, dans cette revue, a tous les droits, rien ne lui est opposable, ni la religion ni la politique, ni les mœurs ni la morale, ni la tradition ni la mode. La parole de l’écrivain y est libre, jamais soumise. Peut importe que cette parole soit considérée comme comme un don ou un effort, une aptitude ou une discipline, seuls comptent l’intensité d’écriture et son pouvoir de révélation, cette singularité dans l’ordre de la connaissance et du discours qu’on lui accorde, au-delà de toute doctrine et « préoccupation » qui la limiterait. « Sans prévention d’école ni de parti », telle fut La NRF Jacques Rivière, en 1922 dira d’elle que c’est : « Un lieu d’asile, imprenable, ménagé pour le seul talent, le seul génie, s’il veut bien se montrer. ».