Conference fictionner le monde
Avec Michel Le Bris, président du festival Etonnants voyageurs, Jean Rouaud qui a reçu le prix Goncourt en 1990 avec Les Champs d’Honneur, Kossi Efoui militant étudiant sous le régime de son pays le Togo et Sylvie Laurent prof d’histoire. Hubert Haddad est également présent.
Haddad : passage du roman au théâtre non problématique, la forme n’est qu’un intermédiaire qui véhicule le même message. Seul le lecteur est concerné. Pour lui, il y a une infinité de sujets.
Rouaud : L’information véhiculée par le texte, l’œuvre, diffère selon la forme qu’a celle-ci. Il veut se réapproprié le monde dans le champ littéraire. Genre dominant au XX le roman. Les romanciers ont pour lui mieux expliqué le monde que des philosophes. Aujourd’hui, beaucoup de livres ne disent plus rien, à part le fait que l’auteur souhaite écrire un roman.
Efoui : Les mots doivent être mis en scène, de manière théâtrale. L’écriture a un caractère imprévisible. Pour qu’une parole puisse raisonner il faut une scénographie. Un personnage pense. Tout être humain pense ce qu’il vit, même à ses dépens. Le récit transporte la pensée.
Laurent : Dans l’antiquité, le roman, la poésie étaient considérés comme vraiment utiles par les historiens. XX ème siècle ce n’est plus le cas. De l’écriture des romanciers rejaillit la vérité, une vérité. « La littérature, c’est ce qui s’infiltre dans les failles de l’Histoire. » Exemple de l’expérience de l’esclavage : à l’époque, pas de moyens pour retracer tous les évènements, le quotidien. Le roman dit une vérité que l’Histoire ne traite pas de la même manière, de manière moins intéressante. La fiction dit le monde.
Haddad : Conception différente du fait littéraire selon les siècles. Paul Valérye : « la poésie est une surprise surprise »
Le Bris : effondrement de la linguistique structurale, on est en train de changer de « logiciel ». On sort d’une période de théoriciens de la littérature, refus de la