La nullité de la période suspecte
La méfiance du législateur vis-à-vis des actes passés pendant la période suspecte conduit elle à frapper systématiquement de nullité ces derniers ?

De nos jours faire faillite n’est plus vue comme une infamie, ce sont les successions de textes législatifs sur cette problématique qui ont permis au failli de pouvoir relever la tête et d’entreprendre de nouveau après un dépôt de bilan. Divers procédures ont été mises en place pour permettre la continuation de l’entreprise même en cas de difficulté, notamment avec le redressement judiciaire et depuis la loi du 26 juillet 2005 avec la mise en place d’une procédure de sauvegarde. Pour une entreprise présentant des difficultés, certes son ou ses dirigeant sont touchés par cette procédure et peuvent notamment voir leur patrimoine personnel affectés par la procédure, les créanciers vont être les premiers touchés par le prononcer d’un jugement d’ouverture d’une procédure de liquidation ou de redressement judiciaire. Ce jugement d’ouverture emporte arrêt des poursuites individuel (art L 622-21 du code de commerce), la jurisprudence a rappelé ce principe en précisant qu’il était d’ordre public interne mais aussi international. C’est dans cette optique d’égalité que le législateur a introduit une protection des créanciers en instituant une période dite suspecte durant laquelle la procédure n’est pas encore ouverte . En effet il s’agit de la période qui va s’écouler entre la cessation des paiements et le jugement d’ouverture de la procédure collective, les actes passés seront entachés d’une nullité. La cessation des paiements est établie lorsque le débiteur ne peut plus faire face au passif exigible avec son actif disponible. On veut éviter ici que le débiteur favorise un ou plusieurs créanciers, en leur consentant des garanties , de payer par préférence ou encore effectuer des donations pour soustraire des biens à la procédure. C’est à l’article L 632-1 et suivant que se retrouve