La négritude
La négritude est un mouvement né dans les années 1930 de la rencontre entre Aimé CESAIRE (Martiniquais), Léopold- Sédar Senghor (Sénégalais) et du poète guyanais Léon- Gontran Damas. La négritude traduit l’affirmation des valeurs culturelles, historiques et spirituelles africaines. Non seulement littéraire et artistique, la négritude se fait politique notamment à travers la lutte contre le colonialisme et l’humiliation subie par les pays d’Afrique noire. La négritude n’apporte pas d’élément vraiment novateur aux idées qui circulent déjà dans les milieux intellectuels noirs : remise en question des valeurs des sociétés occidentales, affirmation de la valeur des cultures noires, volonté d’obtenir une reconnaissance officielle et véritable des civilisations noires, etc. Elle a cependant le mérite de structurer ce mouvement de pensée et de lui donner une efficacité et un élan nouveaux. La négritude, au-delà du politique et de la dénonciation des méfaits des Occidentaux en Afrique, revêt un caractère existentiel, pour apparaître comme l’expression de l’irréductible solitude de l’homme. Ce mouvement comporte plusieurs significations selon les poètes. Les antillais ont connu un double exil : en France, ils prônent le retour au pays natal, les Antilles. Aux Antilles, ils revendiquent l’Afrique comme leur pays d’origine où ils retrouvent leurs vraies sources. Pour Césaire, la Négritude c'est « La simple reconnaissance du fait d’être noir et l’acceptation de ce fait, de notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture. » Pour Senghor, la négritude militante consiste à assumer un passé, à le faire renaître, à l’actualiser par les influences étrangers afin que les nègres apportent leur contribution au monde. Il ajoute « Pour moi, je visais surtout à analyser et à exalter les valeurs traditionnelles de l’Afrique noire. » À partir des années 1950, les héritiers de la négritude se font plus virulents et anticolonialistes, dénonçant la corruption et