La négritude
" Le mot de « négritude » fut lancé au cours des années 1933-1935 par MM. Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire. Comme l'indépendance est le refus de l'assimilation politique et d'abord une négation, la négritude est le refus de l'assimilation culturelle. Sorte de refus de l'Occident, la « négritude » est une affirmation de l'Afrique. Ensemble des valeurs culturelles africaines, elle constitue un des événements qui donnent force à la volonté d'affirmation de la personnalité politique de l'Afrique. Et les leaders africains en ont généralement une conception extrêmement dynamique que M. Senghor -j'en viens à lui- a synthétisée en ces termes, évoquant ses premières années de vie étudiante à Paris : « Nous ne pouvions plus retourner à la situation d'antan, à la négritude des sources. Nous ne vivions pas sous les Askias du Songhoï, ni même sous Chaka le Zoulou. Nous étions des étudiants de Paris et du XXème siècle dont une des réalités est certes l’éveil des consciences nationales, mais dont une autre, plus réelle encore, est l'indépendance des peuples et des continents. Pour être vraiment nous-mêmes, il nous fallait incarner la culture négro-africaine dans les réalités du XXème siècle. Pour que notre négritude fût au lieu d'une pièce de musée, l'instrument efficace d'une libération, il nous fallait la débarrasser de ses scories, de son pittoresque, et l'insérer dans le mouvement solidaire du monde contemporain » [3]. Mais, il est vrai aussi que l'on pourrait écrire que le panafricanisme constitue une des formes d'expression politique de la négritude. " source
L'approche de la Négritude selon Senghor
Objectivement, la négritude est un fait : une culture. C'est l'ensemble des valeurs – économiques et politiques, intellectuelles et morales artistiques et sociales – non seulement des peuples d'Afrique noire, mais encore des minorités noires d'Amériques, voire d'Asie et d'Océanie. Je parle des peuples d'Afrique