D’une part, l’atmosphère ultra-réaliste présente dans La peur permet d’associer cette œuvre au courant fantastique. En effet, la description détaillée et précise des décors durant cette histoire lui apporte un aspect vraisemblable. Lorsque le deuxième narrateur commence à raconter son histoire dans le désert, il décrit le désert en utilisant des mots et expressions se rapportant au champ lexical de la mer : « Ouragan; vagues immobiles en poussière jaune ; mer furieuse, muette et sans mouvement ; lames de cendre d’or ; flots déchainés »1. En utilisant des termes courant au vocabulaire d’un marin, le narrateur s’assure que le commandant, son destinataire, puisse concevoir le décor facilement comme s’il l’avait déjà vu. De plus, les métaphores : « vagues immobiles en poussière jaune » et « lames de cendre d’or » permettent, en comparant les vagues aux caractéristiques physiques des dunes, de créer une image du décor vraisemblable et précise. Au-delà des environnements décrits par le deuxième narrateur, la crédibilité des personnages permet de soutenir l’effet de réalisme de l’histoire. La description physique du deuxième narrateur porte le lecteur avec raison qu’il est une personne forte et qui a beaucoup de vécu : « un de ces hommes qu’on sent avoir traversé de longs pays inconnus […] ; un de ces hommes qu’on devine trempés dans le courage »2. La répétition de l’expression « un de ces hommes » ajoute un effet de familiarité, puisqu’il fait référence à nos connaissances et au fait que tout le monde connait un homme de ce type. Ainsi, en pouvant l’identifier à quelqu’un de notre entourage, le personnage nous parait plus crédible. Aussi, la référence au vécu du personnage et l’hyperbole « trempés dans le courage » qui signifie très courageux ont pour effet de convaincre le lecteur sur la crédibilité du personnage, ce qui rend l’histoire plus vraisemblable. Donc, la description complète des décors faite des personnages crédibles permet de créer au sein du conte une