La place
Elle y commence un récit "très marqué par le nouveau roman, poétique, déconstruit, illisible", l'envoie à deux éditeurs en 1963 qui le refusent. Ce récit n'a jamais été publié. Entre 1965 et 1975, elle vit à Annecy avec son mari, obtient le Capes, l'agrégation, et publie Les armoires vides.
Devenue professeur de lettres, elle ne fait qu’accomplir l’ambition sociale de ses parents.
Bibliographie :Les armoires vides 1974Ce qu’ils disent ou rien, 1977Le femme gelée, 1981La place, 1984 (prix Renaudot)Une femme, 1989Passion simple, 1992Journal du dehors, 1993La honte, 1997Je ne suis pas sorti de ma nuit, 1997La vie extérieure, 2000L’événement, 2000Se perdre 2001L’occupation, 2002
Résumé de l’ouvrage:
"Je voudrais dire, écrire au sujet de mon père, sa vie, et cette distance venue à l'adolescence entre lui et moi. Une distance de classe, mais particulière, qui n'a pas de nom. Comme de l'amour séparé". Annie Ernaux décide de rédiger "La place", juste après le décès de son père, comme pour combler un manque, un vide, celui de n'avoir pas été assez proche de lui qui faisait partie de la catégorie des gens modestes, alors qu'elle avait accédé à un monde plus fermé, plus feutré - celui de la bourgeoisie - par sa profession, par son mariage. Elle rend hommage à son père en toute franchise.
Accepter ses origines et ses parents tels qu’ils sont permet de se construire.
La Place est celle que chacun occupe ou croit occuper dans la société. Celle que l'on désire atteindre au risque de se perdre et d'en oublier ses racines.
Issu d’une famille pauvre, le père d’Annie Ernaux était un enfant gai et blagueur, peut être pour oublier la dureté, la bêtise, la rudesse de son propre père - inculte et illettré - qui ne