La poésie a-t-elle pour fonction d’exprimer la réalité du monde ou de la transfigurer ? sujet 3 - novembre 2009
Amorce : Difficultés pour définir la poésie, son rôle et ses fonctions : des définitions disparates et souvent contradictoires, notamment quant au rapport de la poésie avec la réalité. Les poètes manifestent à l'égard de la réalité un mélange d'attirance et de répulsion.
Problématique : Quels liens la poésie entretient-elle avec le réel ? La poésie doit-elle « exprimer la réalité » et permettre de mieux la comprendre ou, au contraire, nous en éloigner et la « transfigurer » ?
Annonce du plan : 1. La poésie est une sorte de peinture de notre monde réel et l'un de ses objectifs fondamentaux est de nous rapprocher de la réalité, d'en percer les mystères. 2. Mais elle est aussi magie qui, par l'intermédiaire d'étonnantes prouesses du langage et de l'imagination, transforme notre monde. 3. Mais ces deux conceptions de la poésie apparemment inconciliables sont en fait complémentaires.
I. Pourquoi la poésie peut-elle et doit-elle « exprimer » la réalité du monde ? Parce que la poésie est une « peinture » et que le poète est avant tout un homme
Un poète latin, Horace, mettait en parallèle la peinture et la poésie ; pour lui, la poésie est une « peinture parlante ». Pourquoi le poète doit-il « exprimer la réalité » ?
1. Parce que le poète est un être humain attentif à la réalité
Le poète est un homme qui prend son inspiration dans le monde qui l'entoure.
Parfois réaliste : la vie dans toute dans sa crudité.
Exemples :
Villon « Ballade des pendus » : « plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre » ; « la pluie nous a débués et lavés » ;
Ronsard : « Quand vous serez bien vieille… » ; réalisme macabre des Derniers vers ;
Rimbaud : « Vénus Anadyomène » ; Baudelaire : « Une charogne ».
Une réalité parfois plus délicate.
Exemple : poésie de la vie quotidienne simple (Hugo, « Fenêtres ouvertes »).
Réalité que le poète s'efforce de rendre dans toute sa plénitude.
Poésie des objets, des choses de la vie même. Après le surréalisme qui dédaigne le réel