La ponctuation
Alors qu'on écrit depuis six mille ans, on doit aux deux successeurs de Zénodote d'Ephèse à la tête de la bibliothèque d'Alexandrie, Aristophane de Byzance (Byzance v.-257–Alexandrie v.-180) et Aristarque de Samothrace (v. 220-143 av. J.-C.), d'avoir introduit un ensemble de codes (appels de notes, division du texte en chapitre, titres, etc.) qui sont un peu les ancêtres de notre ponctuation ou, plus justement, de la plus élémentaire mise en page.
Aristophane de Byzance employa le premier ce qu'on peut nommer « signes de ponctuation ». Ils étaient au nombre de trois : 1º le « point parfait » (un point placé à l'extrémité supérieure de la dernière lettre d'un mot), qui indiquait que le sens de la phrase était complet, et dont l’équivalent actuel serait à peu près l'alinéa; 2º le « sous-point » (placé à l'extrémité inférieure d'un mot), qui indiquait une légère suspension de sens, et qu'on retrouve aujourd'hui dans la fonction du point final; 3º « le point moyen » (à mi-hauteur), équivalant au point-virgule. Mais les copistes respectaient rarement ces conventions, qui restèrent longtemps le propre des correcteurs, et le signe d'un luxe.
En Grèce, la pratique de la scriptio continua, ou script continu, - qui ne séparait pas les mots les uns des autres - avait entraîné l'établissement tardif d'autres codes : on plaçait un point entre un mot et le suivant pour l'isoler. On indiquait les syllabes accentuées, les lettres amuïes (muettes) ou les voyelles par des signes suscrits ou souscrits ; la prononciation des voyelles initiales était marquée par un « esprit » (était-il « rude », il fallait aspirer ; « doux », il ne le fallait point) ; le sigma ne s'écrivait pas de la même manière selon qu'il était placé à l'intérieur ou à l'initiale d'un mot ; l'iota qui suivait une voyelle longue était souscrit ; brève, adscrit.
Par cet ensemble de signes qui permettaient aussi bien de lire que d'entendre un