La population de la france
Une croissance sans précédent depuis 1946
Fabienne Daguet, Division enquêtes et études démographiques, Insee
France métropolitaine, l’indicateur conjoncturel de fécondité a été compris entre 3,0 et 2,5 enfants par femme de 1946 à 1969. Il a commencé à baisser dès 1965, et plus brusquement à partir de 1972. Depuis 1975, il paraît stabilisé autour de 1,8 enfant par femme. Le niveau de la fécondité observé depuis les années soixante-dix prolonge une tendance séculaire à la baisse, amorcée en France dès le milieu du XVIII e siècle. Replacé dans cette perspective de long terme, le baby-boom n’aurait été qu’une parenthèse, liée à une série de circonstances exceptionnelles : les deux guerres mondiales, dont le souvenir aurait entraîné un repli sur la vie privée et la famille, la reprise économique et, dans le cas de la France, une politique familiale active. Pendant près de 30 ans, de 1946 à 1973, plus de 800 000, voire plus de 850 000 naissances, ont été enregistrées chaque année ( tableau 1). Depuis 1974, le nombre de naissances a toujours été inférieur à 800 000, sauf en 1980 et 1981. Toutefois, avec l’arrivée des générations du baby-boom à l’âge de la maternité, la baisse du nombre de naissances a été proportionnellement moins forte que celle de la fécondité amorcée dès 1965 : alors que l’indicateur conjoncturel de fécondité est passé de 2,8 à 1,9 enfants par femme (-34 %) entre les périodes 1961-1965 et 1976-1980, le nombre de naissances en
e 1946 à 1996, la population de la France métropolitaine est passée de 40 à 58 millions d’habitants. Elle n’a cessé de croître, mais moins rapidement à partir de 1975. Le nombre des naissances a toujours nettement dépassé celui des décès : le "baby-boom" a duré jusqu’au milieu des années soixante, puis l’arrivée des femmes de ces générations nombreuses à l’âge de la maternité a compensé partiellement la baisse de la fécondité. L’accroissement de la population provient aux trois quarts de