La poésie dans lorenzaccio
Musset est à la fois poète et dramaturge. La plupart de ses pièces sont écrites pour la lecture, plus que pour la représentation, ce que souligne l'expression créée par l'auteur lui-même de « spectacle dans un fauteuil ». Il refuse le vers ; il n'en reste pas moins que ce qui frappe d'emblée est l'écriture éminemment poétique de Lorenzaccio.
L'intrigue se déroule dans une Florence étouffée par la débauche et la corruption. Le bort de l'Arno au soleil couchant fait l'objet d'une admiration toute lyrique de la part de Catherine acte I, sc.6 La marquise et Lorenzaccio, contraints d'endosse un rôle qui ne leur plaît pas pour lutter contre Alexandre, se souviennent avec émotion d'une nature lointaine. Dans l'imaginaire endeuillé de Philippe, Louise a rejoint une nature paisible, « sous le gazon » où il l'a laissée acte V, sc.2. La poésie est le lieu privilégié de l'expression de sentiments personnels. La nostalgie d'un passé révolu s'exprime chez Marie avec toute la force de l'antithèse acte I, sc.6. Lorenzaccio aussi regrette le jeune homme qu'il a été et ses monologues qui ponctuent l'acte IV, avant le meurtre, révèlent les doutes qui jaillissent encore en lui, prouvant qu'il n'est pas devenu tout à fait un monstre. La douleur du deuil s'exprime chez Philippe. Manque toutefois un thème majeur de la poésie dans la pièce : l'amour. L'amour maternel et paternel s'exprime avec regret et douleur chez Marie et Philippe. L'amour entre frère et sœur apparaît aussi dans l'attitude protectrice de Maffio acte I, sc.1 ou vengeresse des frères Strozzi. Quant à la marquise, elle s'accroche à son époux pour évide de perdre définitivement son âme dans ses sentiments ambigus pour Alexandre. Elle confond amour pour un homme et amour pour la patrie. Musset offre donc une vision pessimiste de l'amour : jamais heureux, toujours déçu, souvent mensonger et illusoire. Alexandre, est représentant